Test

Qu’est-ce que le sexting ?

Le mot « sexting » est une contraction des mots anglais « sex » et « texting », signifiant « sexe » et « textos ». Le sexting est le partage en ligne de matériel à caractère sexuel.  

 

On distingue généralement trois formes de sexting :  

 

  • les messages à caractère sexuel  
  • les photos à caractère sexuel  
  • les vidéos à caractère sexuel  

L'envoi peut se faire par différents canaux, tels que les SMS, les e-mails ou diverses applications de médias sociaux. 

Motifs positifs – Quelle est la popularité du sexting et qu’est-ce qui le rend populaire ?

Les derniers chiffres de l'enquête Génération2020 montrent que 15 % des jeunes (dans l’enseignement ordinaire) ont pris au moins une fois une photo coquine d’eux-mêmes au cours des deux derniers mois.

Dans le groupe de l'enseignement spécialisé, 8 % des élèves ont déclaré l'avoir fait.    

 

Les motifs qui poussent à se livrer au sexting sont souvent liés à un comportement de flirt à l'égard d'un partenaire (potentiel).

Les jeunes pratiquent le sexting pour : 

  • être rassurés sur leur corps ; 
  • acquérir une confiance en eux sur le plan sexuel ; 
  • découvrir leur identité sexuelle ; 
  • exprimer leur intérêt, par exemple à l'égard d'une personne avec laquelle ils souhaitent sortir ; 
  • flirter ; 
  • surmonter une période de séparation ou bien préalablement à une relation sexuelle ou en complément de celle-ci.  

Motifs négatifs - risques

Contrairement aux idées reçues, le sexting est un phénomène de longue date. Les châtelains avaient autrefois l'habitude de faire peindre leurs épouses nues ou d'écrire des lettres érotiques envoyées par pigeon voyageur. Le sexting est un phénomène intemporel, seul le support utilisé pour s'y adonner a changé au fil du temps, et avec lui les risques.    
 
 
Le risque le plus connu lié au sexting est qu'un sexto soit partagé avec d'autres personnes sans le consentement de l'expéditeur (voire même sans qu'il en soit informé). Dans de tels cas, le sexting devient non-consensuel. Transférer les images à d’autres personnes est problématique, mais les montrer, par exemple sur un GSM, l'est tout autant.  
 
Les jeunes ont diverses motivations pour partager des sextos avec d'autres personnes sans le consentement de l'expéditeur :  
  • certains jeunes veulent partager l'« excitation » liée à la nudité visible sur les images ;
  • « décharger » la tension créée par la confrontation à la nudité et à la sexualité.  
  • la vengeance, dans de tels cas, ce sont souvent des images d'ex-partenaires ou d'ex-amis qui sont diffusées.  
  • certains se sentent obligés de partager ces images avec des amis parce que d'autres font de même.    

 

Les jeunes n'ont souvent pas conscience de l'impact de la diffusion des sextos. Les incidents varient considérablement en termes de contexte et de motifs, tout comme les approches qui en découlent.    

 

Le sexting est également considéré comme non-consensuel si l'un des six critères du système de drapeaux de Sensoa n'est pas respecté. 

Victim blaming

C’est quoi? 

 

L'expéditeur de photos de nu est souvent injustement blâmé pour une situation de sexting qui a dégénéré. C'est ce qu'on appelle le victim blaming ou la double victimisation. « Victim blaming » signifie littéralement « blâmer la victime ». Des déclarations telles que « Il est normal d'être harcelée quand on porte une jupe aussi courte » ou « Tu n'aurais pas dû envoyer cette photo de nu » sont injustifiées et n'aident en rien la victime. Le victim blaming fait d'une personne une double victime. En outre, de telles déclarations créent des sentiments de culpabilité inutiles et compliquent la recherche d'aide.  

 

Comment le victim blaming se développe-t-il ? 

 

Souvent, quand quelqu'un accuse une personne, il n'a pas de mauvaises intentions, mais cherche à expliquer lui-même pourquoi une telle situation est survenue. Pour une personne extérieure, cela donne un sentiment de contrôle : « Cela ne m'arrivera pas ».  

 

Comment éviter le victim blaming ?  

 

  • Ne faites pas porter la responsabilité à la victime. La responsabilité incombe à la personne qui a utilisé les images à mauvais escient.  
  • Ne posez pas de questions sur le pourquoi à la victime. Ce type de questions accroît encore le sentiment de culpabilité.  
  • Écoutez la victime et laissez place à ses ressentis. 
  • Quand on est victime de sexting non-consensuel, on perd le contrôle de son image ou de la situation. Redonnez le contrôle à la victime, ne serait-ce que par de petites choses. Par conséquent, n'entreprenez rien que la victime ne souhaite pas ou dont vous ne l'informez pas. La victime peut ainsi retrouver une certaine autonomie par rapport à la situation.  

Parler de sexting avec les jeunes

A FAIRE

  • Créez un environnement sûr : nous vous recommandons de créer un climat sûr et de clarifier les conditions du dialogue pour toutes les parties. Par exemple : rire est amusant et permet de relâcher la tension. Mais il est interdit de se moquer des autres. La méthode MECAPOSS peut vous fournir quelques pistes pour définir de telles conditions de dialogue.  
  • Faites attention à l'utilisation de la langue : il faut parfois un certain temps pour trouver la bonne manière de poser des questions. Dans la mesure du possible, utilisez les mots utilisés par les jeunes. Vous remarquez que les jeunes éprouvent des difficultés à prononcer certains mots ? Alors, prononcez-les vous-même. De cette façon, c'est un peu comme si vous leur donniez la permission de faire de même.  
  • Interagissez avec le groupe : en tant qu'éducateur, essayez d'adopter la position de facilitateur. Laissez les jeunes s'exprimer et donnez-leur la possibilité de réagir aux réponses des autres. 
  • Demandez quelles sont les applications les plus populaires (pour le sexting) : en tant qu'adulte, se tenir au courant des applications les plus populaires est mission impossible. En tant qu'adulte, vous êtes l'expert de la pensée critique, le jeune, lui, est expert de la popularité. Questionnez-les sur leur univers et invitez-les à explorer l'application ensemble.  

 

À NE PAS FAIRE

  • Interdire le sexting : le sexting fait partie du développement sexuel normal, l'interdire n'a donc aucun sens. Cela vous prive également de la possibilité d'avoir une conversation ouverte avec les jeunes à ce sujet. Mieux vaut donc privilégier l'éducation et apprendre aux jeunes à pratiquer le sexting de manière agréable et sûre. 
  • Victim blaming : dans le cas du sexting non-consensuel, la responsabilité est parfois injustement rejetée sur la personne figurant sur le contenu visuel. Soyez attentif aux déclarations des jeunes (ou de vous-même) qui culpabilisent la victime. Approfondissez ce point en posant des questions supplémentaires et en orientant le débat vers les personnes qui transmettent le contenu.  

Interdire le sexting n'est pas une bonne idée. Il est préférable d'informer sur les possibilités pour rendre cette pratique plus sûre. Garder à l'esprit que les conditions ci-dessous permettent de rendre le sexting plus sûr :  

  • Les trois règles pour être méconnaissable : 
    • Ne pas montrer son visage. 
    • Ne pas montrer de parties du corps reconnaissables, telles que des tatouages, des taches de naissance, des cicatrices, etc.  
    • Prévoir un fond neutre, c'est-à-dire sans affiches, photos, etc. 

 

  • Se mettre d'accord sur ce qu'il adviendra de la photo : 
    • Par le biais de quelle application allez-vous envoyer des sextos ?  
    • La photo ne sera-t-elle vue que par la personne à qui elle est destinée ? 
    • Combien de temps la photo sera-t-elle conservée ?  

 

  • Assurez-vous que la personne à qui vous envoyez la photo souhaite réellement la recevoir. Demandez donc une autorisation explicite avant d'envoyer une photo.  

 

  • Faites confiance à votre instinct. Vous hésitez encore à envoyer une photo ? Alors, ne le faites pas.  

Infraction - cadre juridique

Le sexting problématique est punissable. L'article 417/9 du Code pénal stipule que la diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel est punissable. La « diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel » consiste à « montrer, rendre accessible ou diffuser du contenu visuel ou audio d'une personne dénudée ou d'une personne qui se livre à une activité sexuelle explicite sans son accord ou à son insu, même si cette personne a consenti à leur réalisation. » Ce délit est passible (pour les adultes) d'une peine d'emprisonnement de six mois à cinq ans. La diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel est constituée dès qu’il y a une tentative de mise en oeuvre 

Premiers réflexes en cas d’incidents - Le calme peut vous sauver

Le développement sexuel est une exploration qui commence à la naissance et se poursuit tout au long de la vie. Les relations et la sexualité sont des thèmes intemporels ET de tous les âges. À une différence près : l'univers des jeunes est aujourd'hui largement numérique, y compris leur développement sexuel. Parfois, l'exploration ne se déroule pas comme prévu et un incident menace de se produire ou se produit. Certains jeunes subissent effectivement une expérience négative.  

 

Être impliqué dans un incident qui porte atteinte à l'intégrité (sexuelle) peut se révéler très intense, tant pour vous en tant qu'éducateur que pour le(s) jeune(s) concerné(s). Cela peut déclencher toutes sortes d'émotions chez vous, chez le jeune et dans son entourage. Vous êtes peut-être bouleversé parce que vous ne vous attendiez pas à ce que cela arrive à ce jeune ou vous vous inquiétez de ce qui arrivera à l'avenir. Ces sentiments sont tout à fait normaux !   

 

Vous craignez qu'un jeune dont vous êtes l'éducateur n'ait été victime de sexting non-consensuel? Les étapes ci-dessous peuvent vous aider, vous et le jeune, à réagir. N'hésitez pas à appeler Child Focus au 116 000. Nous vous écoutons, nous réfléchissons avec vous et ce, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 

 

Voici d'ores et déjà quelques conseils à garder à l'esprit :  

 

  • Après votre première réaction (qui peut être assez intense), essayez d'avoir une conversation calme et ouverte avec le jeune. Dans ce cadre, il est important de continuer à le soutenir. Ce dernier a besoin d'une oreille attentive et d'aide. Qui plus est, c'est très courageux de la part du jeune de venir vers vous pour parler de ce problème. Reconnaissez-le. 
  • Ne condamnez pas le jeune qui a pris la photo. Celui-ci a juste fait confiance à quelqu'un. Le diffuseur a trahi cette confiance. La diffusion ou la transmission d'une photo de nu sans consentement constitue une violation non seulement du droit pénal, mais aussi du droit à la vie privée et du droit à l'image. Ce n'est pas le jeune que vous avez devant vous, mais le diffuseur qui est à blâmer. Formulez cela clairement, notamment à l'égard de la victime. 
  • Demandez à la personne qui a mis les images en ligne de les retirer. Si le jeune connaît cette personne par l'intermédiaire de l'école ou d'une autre organisation, contactez l'école ou l'organisation en question, mais pas avant d'en avoir informé le jeune et d'avoir obtenu son consentement. Vous ne savez pas qui est le responsable ? Consultez alors le site web en question. Vous trouverez souvent un lien en bas ou en haut de la page vers des termes tels que « aide », « contact », « signalement », « rapport » ou « abus ». Dans le signalement, indiquez de quelle photo ou vidéo il s'agit et l'âge de l'enfant. Signalez aussi que celui-ci n'a pas consenti à la publication de ce contenu sur internet et que vous exigez donc qu'il soit retiré. Cela ne fonctionne pas ? Appelez Child Focus. Les collaborateurs de la ligne d'urgence peuvent vous aider ! 
  • Vous connaissez les autres personnes qui ont reçu les images ? Demandez-leur de retirer les images et d'arrêter leur diffusion. 
  • La diffusion ou la transmission de sextos sans consentement est punissable. Vous pouvez déposer une plainte auprès de la police à ce sujet. Si vous le souhaitez, Child Focus peut vous apporter son soutien à cet égard. 
  • Signalez le profil du ou des diffuseurs sur le canal de médias sociaux et bloquez la ou les personnes sur tous les sites de réseaux sociaux. 
  • Modifiez les paramètres de confidentialité. 

En tant qu'éducateur, vous avez des questions sur les situations de sexting con-consensuel ? Contactez le numéro d'urgence de Child Focus au 116 000, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.